Avis de tempête devant l'organisation météorologique mondiale (OMM). Là se tient en ce mardi soir la séance du Conseil municipal de la Ville de Genève. Un seul sujet au programme: celui de la gestion calamiteuse des notes de frais des conseillers administratifs. De quoi promettre des débats houleux au sein de l'hémicycle. Dehors aussi, le temps est à l'orage.
Lancé par un groupe de citoyens qui s'est baptisé: "Genevois en colère", l'appel à manifester a été entendu par une centaine de personnes. Parmi eux: de simples citoyens et des employés de la Ville de Genève. Dont un groupe d'agents de la police municipale.
L'un des organisateurs de la manifestation, Jerôme Fontana (Vert'libéraux) a harangué la foule avec un haut-parleur. "Nos impôts ne doivent pas servir à financer des repas à Marseille, des bouteilles de champagne ou des taxis pour le confort des fesses de nos élus", a-t-il notamment déclaré.
"Le jeu de l'extrême droite et de l'abstentionnisme"
Les manifestants lui répondent en scandant: "Démission!" Sur leurs pancartes, on peut lire: "La solution: démission" ou encore "Kanaan rends-nous notre argent!" Le maire PS, Sami Kanaan a été hué à son arrivée. Reste que certains manifestants font la différence entre les magistrats. Ils estiment que les dépenses du conseiller administratif PDC Guillaume Barazzone sont les plus graves. Un autre manifestant, en l'occurrence, Xavier Carlo d'Ensemble à Gauche (venu à titre privé, précise-t-il) affirme que "ce qui est extrêmement grave, c'est que, du coup, le gens se disent: "tous pourris". Cela fait le jeu de l'extrême droite et de l'abstentionnisme".
Pendant ce temps, à l'intérieur, les débats ont débuté. Chaque parti va proposer sa solution allant de la suppression de la carte de crédit "Ville de Genève" au plafonnement des notes de frais. Tous demandent un renforcement des contrôles et de la transparence.
Un audit "utile et pertinent"
En première partie de soirée, les conseillers municipaux ont multiplié les questions à l’Exécutif. Le PLR Guy Dossan a fini par pousser un coup de gueule estimant que l'Exécutif ne prenait pas la mesure de l'ampleur de cette affaire. "Sans le rapport de la Cour des Comptes, que se serait-il passé?" a-t-il lancé. Une question suivi par des applaudissements.
Sami Kanaan lui a répondu en rappelant que le rapport de la Cour avait été "utile et pertinent. Il a permis de constater les faiblesses et lacunes de ce dispositif, qui ne correspond plus aux attentes et pratiques d’aujourd’hui". De quoi entraîner des règles beaucoup plus strictes:"Les cas d’abus ne pourront plus se reproduire", assure le maire. De son côté, Guillaume Barazzone ajoute: "Je m'excuse auprès du conseil municipal mais aussi auprès de la la population." Rémy Pagani en appelle, à son tour, à une réforme du règlement. Il est en faveur du remboursement uniquement sous forme de présentation de factures et d'un plafond.
La séance va reprendre à 20h30. Seront notamment traités les appels à la démission de l’ensemble de l’Exécutif, voulue par le MCG ou celui de la démission immédiate de Guillaume Barazzone exigée par l'UDC.
@marie_prieur