La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter s'est entretenue mardi à l'Élysée à Paris avec le président français Emmanuel Macron, notamment sur la coopération et la compétitivité en Europe, ainsi que les défis géopolitiques. Les droits de douane américains figuraient aussi au programme de la discussion bilatérale, mais pas les avions de combat.
Karin Keller-Sutter et Emmanuel Macron ont notamment abordé la guerre en Ukraine ainsi que de la situation au Proche-Orient et en Iran, a indiqué mardi le Département fédéral des finances (DFF). La présidente de la Confédération a réaffirmé la volonté de la Suisse d'offrir ses bons offices et de s'engager dans la recherche de solutions de paix.
Le président français salue l'offre de la Suisse. Il soutient d'éventuelles discussions entre l'Ukraine et la Russie à Genève, a déclaré Karin Keller-Sutter lors d'un entretien avec l'agence de presse Keystone-ATS après la rencontre à Paris.
La Suisse épargnée d'une réaction de l'UE
La politique douanière américaine a également été évoquée. La conseillère fédérale a expliqué au président Macron l'objectif de la Suisse, qui est d'obtenir une suppression durable des droits de douane supplémentaires dits "réciproques" ainsi que d'autres droits de douane supplémentaires. Il est prévu de signer une déclaration d'intention avec les Etats-Unis.
La France, en tant que membre de l'Union européenne (UE), ne mène pas de discussions directes avec les Etats-Unis. La Commission européenne, qui négocie au nom des 27 États membres, est compétente en la matière.
Le président Macron a assuré qu'il s'engagerait pour que la Suisse soit épargnée par d'éventuelles réactions commerciales de l'UE à la politique douanière américaine, a indiqué le DFF. Mme Keller-Sutter avait déjà reçu cette assurance de la part de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du président du Conseil européen, Antonio Costa, a-t-elle précisé.
Le F-35 pas à l'ordre du jour
Il n'a en revanche pas été question de l'acquisition des avions de combat F-35. La France sait que la procédure de sélection est terminée en Suisse, a déclaré Mme Keller-Sutter. Il s'agit maintenant de trouver une solution avec les États-Unis, tant sur le plan de la politique intérieure que de la politique extérieure.
En juin 2021, le Conseil fédéral a décidé de remplacer les avions de combat actuels de l'armée par des F-35 américains pour un montant de six milliards de francs. A l'époque, l'avion français Rafale avait également été retenu dans la sélection finale.
La semaine dernière, il a été annoncé que les Etats-Unis et la Suisse ne sont pas d'accord sur le prix d'achat de six milliards de francs pour les 36 avions de combat F-35A. Les Etats-Unis invoquent un malentendu et demandent 650 millions à 1,3 milliard de dollars supplémentaires, tandis que la Suisse table sur un prix fixe déjà négocié.
Accord sur l'utilisation de l'eau
Le sommet du G7 à Évian a également été abordé. La France prévoit d'organiser la rencontre de haut niveau en juin 2026 dans la commune située sur la rive française du lac Léman. Dans ce contexte, la coopération dans le domaine de la sécurité a été évoquée.
Selon le communiqué, les négociations en cours sur le Doubs ainsi que les accords sur la régulation du lac Léman et du Rhône ont également été évoquées dans le domaine des relations bilatérales. Ces deux accords devraient être signés à la fin de l'été.