Suite du procès ce mercredi du Genevois suspecté d’avoir commandité le meurtre d’un compatriote aux Philippines. Le prévenu est accusé d’avoir fait assassiné son futur associé le 6 octobre 2014 sur l’île de Mindanao. Ensemble ils avaient le projet d’ouvrir un bar dans ce pays d’Asie du sud-est. C’était au tour des médecins légistes et des experts psychiatres de livrer leur analyse.
L’accusé a le soin du détail, "il aime les marques", comme témoignait hier soir son beau-père à la barre. A l’audience ce mercredi, il porte une veste de costard et un gilet sur une chemise rayée bleue. Les deux experts psychiatres disent de lui qu’il a une personnalité pathologique mais qu’il n’est ni schizophrène, ni psychotique.
"Le prévenu a une haute estime de lui-même"
Il présente pourtant des traits de caractère dissocial. Il est narcissique, c’est-à-dire qu’il a une très haute estime de lui-même et se considère "comme quelqu’un d’exceptionnel". Mais il a aussi une faible capacité d’empathie. « Il n’a que lui-même comme souci et ne peut se soucier des autres », déclare l’un des deux psychiatres. Il est impulsif et ne tolère pas la frustration. Mais les deux médecins insistent sur son immaturité. Il est irresponsable et ne prend pas conscience de ses actes et de ses propos.
L’immaturité tend à s’estomper avec les années, mais pas chez lui…
C’est du moins la conclusion des médecins, l’accusé reste immature sur le plan affectif malgré ses 24 ans. Il se sent soit victime, soit héros. Concernant les nombreux mensonges servis par l’accusé et sa version des faits qui diffère au gré de l’avancement de l’enquête - lundi, premier jour du procès, il incriminait son ex-compagne philippine - les psychiatres expliquent que si l’accusé ment, «c’est pour se glorifier alors que son parcours de vie n’est qu’un échec social». Ils ne croient pas qu'une personnalité comme la sienne n'ait pu se retrouver sous la dépendance de son amie.
Un cadre contraignant
Son trouble de la personnalité serait néanmoins de gravité moyenne. Ainsi sa responsabilité ne serait que "très faiblement restreinte" selon les psychiatres. Interrogés par la juge sur sa dangerosité, ils estiment qu’une thérapie dans un cadre contraignant pourrait l’aider à gérer sa colère et à développer une certaine empathie. Par cadre contraignant, ils entendent un travail et une vie affective stable. La thérapie devrait au moins avoir lieu durant l’incarcération. Cela pourrait tendre à réduire le risque de récidive, selon les psychiatres. Encore que selon les statistiques, ce type de personnalité, présente un risque accru de commettre des violences conjugales.