A Genève, les opposants à la réforme du cycle d'orientation (CO22) ont remporté leur pari dimanche: le projet est refusé par 50,83% des votants. Le taux de participation s'est élevé à 40,81%.
C'est un tout petit non à la réforme du cycle d'orientation genevois. Le projet a été refusé ce dimanche par 50,83% des votants. Le scrutin s'est joué à 1731 voix d’écart. Le taux de participation, lui, s'est élevé à 40,81%. Face à un score aussi serré, les opposants ont poussé un ouf de soulagement. Pierre Nicollier, député PLR, membre de la commission d'enseignement du Grand Conseil.
Du côté des partisans, la déception s'est fait sentir. Patricia Bidaux députée du Centre et auteure du rapport de majorité de la Commission de l’enseignement du Grand Conseil.
Mixité refusée
La majorité des partis admet que le système actuel, introduit en 2011, ne donne pas entière satisfaction. Le PLR, l'UDC et les Vert'libéraux ont toutefois lancé un référendum contre cette nouvelle réforme du Conseil d'Etat considérée comme "inaboutie et inapplicable". CO22 était soutenue par la gauche, le PDC et le MCG, mais la réforme divisait les enseignants du cycle d'orientation. À l'origine du projet, Anne Emery-Torracinta, conseillère d'Etat en charge de l'instruction est apparue déçue mais pas abattue à l'issu du scrutin.
"Mon sentiment est que c'est le principe même du mélange des élèves qui a été refusé", a déclaré dimanche devant les médias la cheffe du Département de l'instruction publique, Anne Emery-Torracinta, commentant ce résultat très serré. Selon la conseillère d'Etat, Genève, où les sujets scolaires font toujours débat, a refusé "ce qui se fait partout ailleurs".
Autre enseignement de la votation: la division entre la Ville de Genève et les autres communes du canton qui se sont opposée au projet. Hormis Vernier et le Grand-Saconnex qui ont voté oui avec la Ville de Genève, le reste des communes à voté non. Comment expliquer un tel clivage? La réponse d'Anne Emery-Torracinta.
"Mixité intégrée"
Initialement prévue pour la rentrée 2022 et reporté à 2023, CO22 visait à remplacer les regroupements par niveau par des classes mixtes en 9e et 10e année. Les enseignements et les évaluations auraient été différenciés au sein d'une même classe en math et en allemand en 9e ainsi qu'en français et en anglais en 10e. Les effectifs moyens se seraient alors limités à 18 élèves, contre 19,5 actuellement.
L'objectif de cette "mixité intégrée" était de stimuler les moins bons élèves sans pour autant porter préjudice aux meilleurs. D'après les recherches les plus récentes en éducation, une organisation sans filières est profitable à tous.
Deux voies séparées étaient toutefois prévues en 11e et dernière année du cycle d'orientation, l'une menant à la maturité gymnasiale ou professionnelle et l'autre, à l'apprentissage dual ou à l'école de culture générale, en fonction des notes obtenues à la fin de la 10e année. Les élèves les plus doués auraient bénéficié d'un parcours accéléré en sautant la 10e.
Propositions attendues
Suite à ce non dans les urnes, Les partisans de la réforme attendent désormais que les opposants présentent des solutions au plus vite comme l'explique Patricia Bidaux.
Du côté des opposants des propositions seront faites d'ici le mois de septembre. Aucun mystère quant au contenu puisqu'elles seront identiques à celles qui ont été faites ces dernières semaines par les référendaires. Un exemple avec Pierre Nicollier.
A un an de la fin de la législature, le Conseil d'Etat voit mal comment mettre en place une autre réforme, selon son président Serge Dal Busco. "Nous allons continuer à oeuvrer pour que l'école soit la meilleure possible", a souligné Anne Emery-Torracinta.
Avec Keystone-ATS