Quelles sont les motivations des salariés en Suisse ? Les résultats d’une vaste enquête viennent d’être publiés, et ils sont pour le moins surprenants : la rémunération ne vient qu’en septième position.
Oui, et cette étude du réseau international de conseil Deloitte permet de faire des comparaisons. Eh bien le salaire est la première préoccupation des employés en France et en Allemagne. Le deuxième en Italie. Elle n’a pas plus d’importance en revanche en Grande-Bretagne qu’en Suisse.
Comme expliquer cet écart ? Une différence de mentalités ?
En partie peut-être, mais il faut surtout y voir une différence dans les niveaux salariaux en général. Comme au Royaume-Uni, la part des emplois dans les services à l’international est relativement élevée. Ça relève le salaire moyen et les salaires de bas d’échelle par effet d’entraînement. Quand vous savez que vous êtes relativement bien payé, la rémunération ne figure plus en tête de vos priorités.
Il y a d’ailleurs des différences selon les classes d’âge.
Oui, mais pas très significatives. La rémunération vient déjà en quatrième position parmi les moins de 35 ans. En cinquième chez les 35 à 45. En général, plus on avance en âge, mieux l’on est payé. Et l’on sait que le meilleur moyen pour que ça fonctionne bien, c’est d’évoluer dans les fonctions. Et surtout de changer d’employeur à plusieurs reprises en début de trajectoire.
Ah bon ? Et pourquoi changer quand on a un bon job ?
Mieux vaut négocier un nouveau salaire qu’une simple augmentation de quelques pourcents. Et puis changer de boutique tous les deux ans, ça élargit l’expérience. Ça vous fait connaître dans le métier. C’est comme cela que l’on prend de la valeur.
Alors qu’est-ce qui intéresse les Suisses davantage que leur salaire ?
Eh bien la compétence des dirigeants en premier lieu, figurez-vous. Ça vient en troisième position en France, mais en neuvième position seulement en Italie. Je ne sais pas très bien de qu’il faut en penser à vrai dire. Viennent ensuite la définition claire des responsabilités. La confiance que vous accordent votre hiérarchie, vos collègues, vos clients. La sécurité et la stabilité du poste, l’utilité de ce que vous faites et la convergence avec vos valeurs personnelles. Vous voyez que les ressources humaines des entreprises suisses sont vraiment tout bien comme il faut.
Qu’est-ce qui vient ensuite dans l’ordre des motivations ? Après la rémunération ?
Avoir des objectifs bien définis, pouvoir développer ses compétences, pouvoir changer de tâche et d’environnement de travail. La flexibilité des horaires, elle, vient en onzième position seulement. Puis l’acceptabilité sociale : ce n’est pas toujours facile sur le plan de l’image de travailler dans le secteur financier par exemple.
Alors dites-nous pour finir quelles sont les motivations les moins importantes aux yeux des Suisses.
Eh bien les perspectives de carrière, voilà. Les responsabilités et les tâches de direction. Ça intéresse beaucoup moins de gens qu’on l’imagine parfois. En Suisse, en France, en Italie comme en Grande-Bretagne.