Il avait été nommé à la tête de l’ONU à Genève par intérim pour trois mois. Michael Moeller, qui s’est engagé sans compter pour défendre et développer la Genève internationale, est finalement resté six ans en poste. Avant de transmettre le flambeau ce dimanche à sa successeure, la diplomate russe Tatiana Valovaya, il fait le bilan d’une Genève internationale en mutation au micro de Radio Lac.
“Nous avons ici un écosystème absolument sans équivalent. Il n’y a pas un lieu sur la planète où il y a autant d’acteurs qui travaillent sur des questions qui ont un impact aussi large. Genève est un centre opérationnel unique du système international. Elle est importante pour le monde”.
A l’inverse, explique Michael Moeller, l’ONU apporte énormément à Genève. Sur le plan économique, cela se chiffre en milliards. “Les revenus générés par l’ONU dépassent le montant de la contribution suisse à l’ONU. Et il est évident que la Genève internationale donne à la Suisse un accès à la scène internationale que ce canton et la Suisse n’auraient jamais eu sans cela. “Genève est une ville assez extraordinaire.”
Michael Moller estime que le fossé entre la Genève internationale et la population du canton s’est réduit. Nous avons ouvert les portes de l’ONU aux Genevois. Il s’est installé une atmosphère d’amitié et de confiance avec les acteurs d’ici.
Michael Moeller répond aussi aux critiques faites à la Genève internationale et au fonctionnement de l’ONU. Exemple, la conférence du désarmement bloquée depuis 20 ans. Selon Michael Moeller, davantage que les blocages des Nations Unies, c’est le fait des pays membre incapables de débloquer une situation depuis plus de 20 ans. “C’est pour moi assez scandaleux en fait. Surtout dans un monde où on a plus que jamais besoin de se mettre à table. Au lieu de cela, on va, dans le domaine nucléaire, dans la direction opposée avec un réarmement des états.”
Michael Moeller quitte ses fonctions onusiennes dans quelques jours, mais ne quittera pas Genève, sa ville d’adoption, pour autant.