Transversal, le plan présenté ce mercredi vise à réduire les risques socio-sanitaires et sécuritaires des consommateurs tout en garantissant la sécurité publique. Il sera déployé sur trois an pour un coût de six millions de francs.
À Genève, le Conseil d'Etat prend le problème du crack à bras le corps. Il a lancé ce mercredi son plan d'action pour venir à bout de ce fléau. Celui-ci s'appuiera sur la politique des quatre piliers déjà existante à Genève depuis de nombreuses années: la prévention, la thérapie, la réduction des risques et la répression. Objectif: réduire les risques socio-sanitaires des consommateurs tout en garantissant la sécurité publique. La consommation de crack s'est envolée dans le canton depuis 2021. La proportion d'usagers du Quai 9 ayant recours au crack est passée de 44,4% en 2020 à 62,2% en 2022. Quelque 500 polyconsommateurs prennent du crack et une cinquantaine sont des consommateurs très réguliers. Pour faire face à cette urgence sociale, le gouvernement a élaboré un plan qui s'étend sur trois ans pour un coût de près de 6 millions de francs. L'une des mesures sanitaires vise à créer le plus tôt possible un nouvel espace de consommation annexé au Quai 9. Pierre Maudet, conseiller d'Etat chargé de la Santé.
Parmi les autres mesures sanitaires, l'hébergement d'urgence pour les consommateurs de crack sera doublé à l'Armée du Salut. Ce plan ne se concentrera pas uniquement sur la santé, le Conseil d'Etat a indiqué sa volonté de mettre en place un véritable accompagnement social pour les consommateurs. Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat chargé de la cohésion sociale.
Le plan renforce aussi des mesures existantes du Quai 9: amélioration de l'analyse des substances et augmentation des tournées de rue dans les quartiers des Grottes et des Pâquis par des travailleurs sociaux et des médico-soignants, qui bénéficieront en outre d'une formation continue.
Présence policière renforcée
Après la prévention et la réduction des risques, place au quatrième volet de la politique des quatre piliers: la répression. A quoi faut-il s'attendre d'un point de vue sécuritaire? La réponse de Carole-Anne Kast, conseillère d'Etat chargée de la Sécurité.
Parmi les autres mesures annoncées, le Département de l’instruction publique va augmenter la capacité des foyers avec pour objectif d'atteindre un total de 19 places en 2025. Et ce, pour éviter les hospitalisations sociales des enfants de consommateurs. Le DIP souhaite également renforcer la prévention des dangers du crack chez les plus jeunes.
Ce plan s'inscrit dans le cadre du projet de budget 2024 qui doit encore être voté par le Grand Conseil.
MH avec Keystone-ATS