À l’approche de la votation du 28 septembre sur l’initiative piétonne, l’association actif-trafiC a dévoilé les résultats de son concours des pires lieux pour les piétons dans le canton de Genève. Objectif : alerter sur des situations problématiques et fournir aux autorités une liste de points noirs à corriger. Plus de 80 signalements ont été reçus en dix jours, preuve, selon les organisateurs, d’un malaise généralisé.
« Cela montre que les problèmes ne se limitent pas à la ville », souligne Brigitte Alonso, militante de l’association. Des lieux en campagne, aux abords des arrêts TPG ou dans des zones en mutation sont également concernés.
Les prix ont été remis dans quatre catégories révélatrices : "conflit", "feu rouge", "traversée" et "campagne". À la clé pour chaque lauréat, une vieille chaussure vissée sur un pavé, qui sera notamment transmise au conseiller d’État Pierre Maudet, en charge des mobilités.
Conflits: un trottoir trop étroit
Dans la catégorie "conflit", le 44-48 boulevard du Pont d’Arve, à deux pas d’Uni Mail, remporte le premier prix. Dans cet espace réduit entre terrasses, livraisons, tramways et trafic motorisé, piétons et cyclistes doivent cohabiter tant bien que mal.
« Ce lieu illustre l’échec de l’aménagement face à la hausse des mobilités douces », estime actif-trafiC. La densification du quartier du PAV pourrait encore aggraver la situation.
Feux rouges: de longues interminables
Le carrefour du Bouchet, sur la route de Meyrin à Vernier, s’impose dans la catégorie "feu rouge". Les piétons peuvent y patienter jusqu’à une minute trente, parfois sous des conditions météo difficiles, pendant que les trams passent sans s’arrêter. Proche de plusieurs établissements scolaires, ce point est jugé particulièrement pénible.
Autre mention: le quai Wilson, où le feu rouge dure jusqu’à 6 minutes 30, contre seulement 18 secondes de vert.
Traversée impossible: le cas de Meyrin-Blandonnet
La pire "traversée" se situe sur la route de Meyrin, à hauteur du chemin de Blandonnet, entre le quartier de l’Étang et la zone commerciale. Aucun passage piéton n’est prévu sur ce tronçon à fort trafic, en sortie de virage menant à l’autoroute. Résultat : les piétons doivent parfois traverser au péril de leur sécurité, et certains cyclistes roulent sur le trottoir faute d’alternative.
Campagne: arrêt TPG sans accès à Choulex
Le prix de la catégorie "campagne" revient au croisement du chemin des Princes et de la route de Mon-Idée à Choulex. Aucun trottoir n’y mène à l’arrêt de bus "Mazettes", pourtant fréquenté. Le passage piéton le plus proche est situé à plus de 250 mètres, sur une route étroite et circulée. Une illustration du manque d’infrastructures piétonnes en périphérie.
Un signal pour le politique
Pour actif-trafiC, ces prix symboliques pointent des problèmes récurrents et doivent servir de base de travail, surtout si l’initiative piétonne est acceptée. « Ce ne sont pas forcément des zones mortelles, mais elles montrent une réalité négligée », résume Thibault Schneeberger, coordinateur romand. « Il faut maintenant une impulsion politique pour changer la donne. »
Avec IA