Des représentants majeurs des Parlements russe et ukrainien sont attendus à Genève, à la fin du mois de juillet, pour participer à la sixième Conférence mondiale des présidents de Parlement. Il se trouve toutefois que certains membres de la délégation russe sont sous un régime de sanctions de la part de la Suisse, leur interdisant d'entrer dans le pays ou d'y transiter. Des dérogations sont cependant possibles.
L'Union interparlementaire (UIP), qui organise la conférence, annonce la participation, côté ukrainien, du président du Parlement Ruslan Stefanchuk. Côté russe, la délégation doit être emmenée par la présidente du Conseil de la fédération de Russie (chambre haute) Valentina Matvienko.
L'information a été révélée mercredi par les journaux alémaniques de Tamedia. La Conférence mondiale des présidents de Parlement se tiendra du 29 au 31 juillet au Palais des Nations, à Genève.
La délégation ukrainienne qui compte se rendre sur les bords du Léman est composée de quatre personnes, selon une liste provisoire fournie par l'Union interparlementaire sur son site internet. La délégation russe, pour sa part, est forte de 13 personnes.
Sur la liste russe, outre Mme Matvienko, sont aussi annoncés le vice-président du Sénat Konstantin Kosatchev, et Piotr Tolstoï, le vice-président de la Douma.
Prêt à lever les sanctions
Valentina Matvienko et Piotr Tolstoï figurent notamment sur la liste des personnes sanctionnées par l'Union européenne et la Suisse. Au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), on indique que la Suisse veut faciliter la venue de délégations officielles étrangères à cette conférence. La Suisse serait prête, si besoin, à lever les sanctions qui visent certaines personnes pour la durée de l'événement. La décision reviendrait soit au DFAE soit au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).
La Suisse ne ferait qu'appliquer les règles figurant dans l'Ordonnance instituant des mesures en lien avec la situation en Ukraine. Il est notamment envisagé des dérogations pour des personnes qui participent à des conférences internationales. Le DFAE a toutefois précisé à Keystone-ATS qu'il ne s'exprimait pas sur des cas spécifiques.
Rencontre possible
Il n'est pas encore certain que les délégations russe et ukrainienne se rendront à Genève pour cette conférence. Il n'y a pas d'assurance, non plus, que des rencontres auront lieu entre les représentants des deux pays. Ce constat vaut aussi pour les délégations d'Israël et de Palestine qui doivent prendre part à la conférence.
Interrogé au 12h30 de la RTS, le secrétaire général de l'UIP Martin Chungong a dit que pour l'instant, aucune rencontre bilatérale n'était confirmée. "Nous continuons de déployer des efforts pour rapprocher les deux parties. Il n'est pas exclu qu'il y ait une rencontre entre les deux délégations."
"Il y a certains dossiers qui sont discutés avec les deux parties et elles sont d'accord pour mener une coopération avec l'UIP en vue du règlement de ces cas." Et de citer celui des enfants déplacés suite à la guerre et qui se trouvent en Russie. "Les deux parties sont d'accord pour déployer des efforts tendant à réunir ces enfants avec leurs familles."
Le thème de la guerre n'est pas à l'ordre du jour de la conférence. Un débat est prévu sur la coopération parlementaire et le multilatéralisme en faveur de la paix, de la justice et de la prospérité pour tous.