Les bureaux de vote ont fermé dimanche soir au Kosovo. Le parti du Premier ministre sortant Albin Kurti remporte les législatives, mais sans une majorité permettant de mettre fin au blocage politique qui paralyse le pays, selon les sondages de sortie des urnes.
Selon la chaîne de télévision Klan kosova, le parti Vetevendosje (VV) de M. Kurti l'emporte avec 44,1% des suffrages, suivi du Parti démocratique du Kosovo (PDK) avec 23,9% et de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) avec 16,1%.
La chaîne T7 place de son côté VV à 43,5%, et les autres sondages fournissent également une victoire sans majorité absolue.
"Ni solution ni chemin"
Ces sondages suggèrent que le parti d'Albin Kurti pourrait obtenir jusqu'à 50 des 120 sièges du Parlement, une majorité insuffisante pour gouverner seul, dans une répétition du résultat du 9 février dernier qui lui avait accordé 42% des voix.
"Les électeurs n'ont pas dégagé de solution ni de chemin pour sortir de la crise", a déclaré Dukagjin Gorani, un observateur indépendant, à des médias locaux.
Un électeur interrogé par l'AFP à Pristina, Arben Xhelili, économiste de 42 ans, s'est montré bien peu optimiste après avoir voté. "Je m'attends à retrouver la même situation après les élections", a-t-il dit.
Le taux de participation s'est élevé à 45%, un peu plus que lors des élections de février lors desquelles 40,6% des électeurs s'étaient déplacés.
"Des institutions fonctionnelles"
Brikenda Rexhepi, rédactrice en chef du groupe de presse Koha, avait expliqué à l'AFP avant le scrutin que "derrière l'instabilité politique et la frustration de la population, le blocage a un coût économique et diplomatique évident".
Cette élection offre pourtant la possibilité de former "des institutions fonctionnelles après un an d'attentes déçues", avait-elle souligné.
Dans une chambre divisée, les députés avaient eu besoin après les élections de février de plus de 50 séances pour se mettre d'accord sur un président du Parlement, et jamais aucune coalition n'a réussi à être formée, ni aucun gouvernement élu par le parlement, comme le prévoit la constitution.
Il a donc fallu se résoudre à des élections anticipées. "Dès que le résultat des élections sera connu, nous ferons tout ce que nous pouvons pour constituer un Parlement aussitôt que possible, et former un gouvernement", a promis M. Kurti dimanche après avoir voté.
"Dépasser les 50%"
M. Kurti avait dit compter, après une campagne express de deux semaines, "gagner largement" et "dépasser les 50%", lors d'un entretien à Pristina mardi.
Alors qu'il avait fait campagne en février en promettant de gouverner le Kosovo "d'un bout à l'autre", même dans les territoires à majorité serbe, M. Kurti a cette fois surtout parlé d'économie.
Croissance de 4%
"L'économie se porte très bien et nous allons, cette année encore enregistrer une croissance de 4% du PIB. Tout au long de mon mandat, nous ne sommes jamais descendus en dessous de 4%", a-t-il fait valoir.
Ces derniers jours, il a également annoncé que le gouvernement verserait 100 euros aux retraités et à chaque famille avec des enfants en bas âge d'ici la fin de l'année.
De la "corruption électorale", ont attaqué les deux autres principaux partis, le Parti démocratique du Kosovo (PDK) et la Ligue démocratique du Kosovo (LDK).
Eux aussi ont fait campagne sur l'économie et les catégories sociales les plus fragiles - mais en s'en prenant au bilan du gouvernement sortant.
"Kosovo mal gouverné"
"Le Kosovo a été mal gouverné. Les prix ont augmenté de 40 à 50%, l'électricité est devenue plus chère, tandis que les salaires et les retraites sont restés presque inchangés", a dit le leader du PDK, Bedri Hamza.
"Les projets de développement sont restés lettre morte", et "l'inflation a grignoté les revenus", a critiqué en écho Lumir Abdixhiku, candidat du LDK.
Il a aussi attaqué le bilan diplomatique de M. Kurti - dont la politique de fermeté envers la minorité serbe a été critiquée par plusieurs alliés, dont les Etats-Unis. "Nous avons perdu la confiance de la communauté internationale", a accusé M. Abdixhiku.
Plus de deux millions d'électeurs étaient appelés à voter - dont plusieurs dizaines de milliers inscrits à l'étranger.
Outre les trois grands partis, les électeurs devaient aussi se décider pour les 20 sièges réservés aux minorités - 10 pour la minorité serbe, 4 pour les Roms, Ashkalis et Egyptiens des Balkans, 3 pour les Bosniaques, 2 pour les Turcs et 1 pour les Gorans.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp