Une vaste opération de police a été lancée dimanche en Nouvelle-Calédonie pour "reprendre" la route entre Nouméa et son aéroport international. Tous les vols sont suspendus depuis mardi, en raison des émeutes provoquées par une réforme électorale.
Cette opération "avec plus de 600 gendarmes" vise "à reprendre totalement la maîtrise de la route principale de 60 km entre Nouméa et l'aéroport", a annoncé le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin dans un message sur le réseau social X (ex-Twitter).
En l'absence de vols depuis et vers la Nouvelle-Calédonie, suspendus depuis mardi, le gouvernement de l'archipel estimait samedi que 3200 personnes étaient bloquées, soit parce qu'elles ne pouvaient pas quitter l'archipel, soit parce qu'elles ne pouvaient pas le rejoindre.
La Nouvelle-Zélande a annoncé dimanche avoir demandé à la France de pouvoir poser des avions, afin de rapatrier ses ressortissants. "Nous sommes prêts à décoller et attendons l'autorisation des autorités françaises pour savoir quand ces vols pourront avoir lieu en toute sécurité", a indiqué le ministre néo-zélandais des affaires étrangères, Winston Peters.
Blindés et engins de chantier
Pour déblayer la route vers l'aéroport, un convoi constitué notamment de blindés et d'engins de chantier a quitté Nouméa, dans un premier temps vers Païta.
Des journalistes de l'AFP ont constaté que dimanche à la mi-journée, à Nouméa et dans les communes avoisinantes, des indépendantistes filtraient le passage par de très nombreux barrages faits de pierres, d'engins divers ou d'autres objets, en fonction des véhicules qui se présentent.
Les violences ont fait six morts, dont deux gendarmes. Le haut-commissariat de la République française en Nouvelle-Calédonie a fait cependant état dimanche matin d'une nuit "plus calme". "Au total, 230 émeutiers ont été interpellés" en près d'une semaine, a-t-il précisé.
Reprendre le contrôle par la force devrait être un travail de longue haleine pour les forces de l'ordre. La violence dans certains quartiers chaque nuit montre que les émeutiers restent très déterminés.
Des zones de non-droit
"La réalité, c'est qu'il y a [...] des zones de non-droit [...] qui sont tenues par des bandes armées, des bandes indépendantistes, de la CCAT. Et, dans ces endroits, elles détruisent tout", affirmait samedi sur BFMTV le vice-président de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie, Philippe Blaise.
La cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) est une organisation indépendantiste radicale accusée d'inciter à la plus grande violence.
Les autorités françaises espèrent que l'état d'urgence en vigueur depuis jeudi va faire reculer les violences, qui ont débuté lundi après une mobilisation contre une réforme électorale contestée par les représentants du peuple autochtone kanak, qui redoutent une réduction de leur poids électoral.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp