L'écosystème du Rhône subit une lourde pression qui augmente "dangereusement", constate la Plateforme nature et paysage de Genève. Ce groupement d'associations environnementales et de défense de la nature a présenté mardi un manifeste qui contient plusieurs propositions destinées à "préserver un Rhône vivant".
Le Rhône traverse une vingtaine de kilomètres de territoire genevois. Le fleuve peut être considéré "comme la colonne vertébrale" de l'infrastructure écologique du canton du bout du lac, abritant à la fois des milieux aquatiques et terrestres tout au long de son parcours, relève la Plateforme nature et paysage.
Cet écosystème n'est malheureusement pas en bonne santé. La diversité de la faune est faible, et les populations diminuent. La problématique touche aussi bien les invertébrés que les poissons. Le manque de biomasse se répercute sur la chaîne alimentaire et "empêche certaines espèces de s'établir sur le long terme".
Une meilleure préservation de l'environnement du Rhône pourrait favoriser, par exemple, le retour à Genève du héron pourpré ou permettre à des loutres de s'établir durablement sur le fleuve. Aujourd'hui, ces animaux ne font que passer à cause du manque de nourriture, explique la Plateforme nature et paysage.
Fleuve très sollicité
A Genève, le Rhône subit une intense pression. Le fleuve est un lieu de loisirs, permet la production d'électricité, abrite le long de ses berges diverses entreprises et des projets sont en gestation. Pour la Plateforme nature et paysage, des mesures doivent être prises afin d'éviter une dégradation irréversible de cet écosystème.
Le groupement propose, en premier lieu, de produire de l'électricité au fil de l'eau et de ne plus recourir aux éclusées, une pratique qui vise à augmenter la rentabilité des barrages. Les éclusées font fortement varier le débit du Rhône, ce qui a pour effet de gravement perturber les espèces animales et les milieux où elles vivent.
La Plateforme nature et paysage invite aussi à modifier la gestion des sédiments. Ces derniers, en s'accumulant, augmentent les dangers d'inondations en cas de crue. Actuellement, le canton procède à des vidanges régulières du fleuve pour pallier ce risque. Mais cette pratique est destructrice pour l'écosystème.
Les organisations environnementales préféreraient que les autorités privilégient une politique de sécurisation des biens et des habitants en cas de crue, comme en procédant à l'étanchéification des caves de la Jonction ou encore en gérant les sédiments grâce à des bassins d'expansion de crues dans la Plaine de l'Arve.
La Plateforme nature et paysage invite aussi à limiter les nouvelles infrastructures le long du Rhône, de type barrage, jonction autoroutière ou réhabilitation de lieux industriels désaffectés. Ces projets ne devraient être réalisés à proximité du fleuve qu'à condition d'apporter "une plus-value pour la biodiversité".
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats