Rejoignez-nous

6 minutes avec Mauro Poggia, conseiller d'Etat chargé de la sécurité et de la santé

Publié

le

Mauro Poggia s'apprête à quitter le département de la sécurité et de la santé. Dix années avec la gestion de la pandémie qui a bouleversé les objectifs du magistrat.. Mauro Poggia doit aussi faire face aux critiques sur sa gestion "jugée musclée" des manifestations. Mauro Poggia était invité de Béatrice Rul, à 7h35, dans Radio Lac Matin.

Les chiffres de la criminalité, pour 2022, montrent une augmentation de 15%, sur un an. +8% pour les violences avec une hausse des tentatives d’homicide commises par des mineurs. 

"La politique de sécurité n'est pas que sécuritaire. Quand on voit la souffrance des jeunes qui s'exprime par cette violence, on se dit qu'il y a quelque chose, peut-être, qui n'a pas été fait ces dernières années. On est passé par la crise Covid avec une déstabilisation de cette jeunesse, une jeunesse qui est déconnectée de la réalité avec tous ces jeux vidéos, qui ne se rend pas compte que certains gestes peuvent être mortels. De là à dire que la police ne fait pas son travail, je pense que c'est un raccourci un peu facile. Tout le monde est responsable, je pense que la police municipale doit aussi être à l'écoute de ces bandes qui s'organisent, de quartier en quartier".

La police qui semble de plus en plus fébrile lors des manifestations. Le député d’Ensemble à Gauche, Jean Burgermeister, qui a été blessé lors de l'évacuation de la rue Royaume, dénonce une dégradation des relations avec la police et estime que Mauro Poggia veut mettre  en place une police répressive à la française:

"Tout cela me fait sourire de la part de quelqu'un d'extrême gauche. Je rappelle que la dernière manifestation, qui voulait défilé à travers Genève, a été arrêtée par la police, avec des pierres grosses comme  des boules de pétanque. Il n'y a pas de raison de frapper quelqu'un si celui-ci ne menace pas les forces de l'ordre. J'ai demandé que l'on fasse toute la lumière sur ce qui s'est passé. Il y a eu l'occupation volontaire d'un immeuble, qui est un acte illicite et des manifestants qui allaient empêcher la police de faire respecter la loi (...) elles se sont opposées à la police. Le comportement à l'égard des forces de l'ordre n'a pas été exemplaire, non plus. Il est dommage qu'un député de la République soit au milieu d'une manifestation à soutenir des actes illicites".

Mauro Poggia est aussi chargé de la santé. Un discastère perturbée par la pandémie et ses semi confinements, masques, fermetures pendant de longs mois de bars / restaurants / hôtels. Aucun regret?

"Non pas de regret, mais bien sûr que rétrospectivement, on se demande s'il fallait vraiment fermer. Est-ce qu'il aurait été tenable que Genève ne prenne pas de mesures alors qu'en France, il y avait des mesures beaucoup plus dures. Est-ce que nous sommes prêt moralement à accepter de laisser mourir les aînés? Personne ne souhaite revivre cette situation. Mais une fois qu'il y a une crise, il vaut mieux, si on pense avoir quelque chose à faire, être là où les décisions se prennent. Ce qui est aussi dangereux politiquement, j'ai été largement critiqué. Je n'ai pas eu du plaisir mais j'ai été satisfait de pouvoir être autre chose qu'un spectateur".

Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ces vidéos peuvent vous intéresser