L’utilisation du smartphone pour faire ses paiements à la caisse ou sur le web progresse rapidement en Suisse. Mais ça n’exclut ni les cartes magnétiques ni le cash. Ces moyens plus traditionnels résistent même plutôt bien.
C’est ce qui ressort d’une enquête de la Haute Ecole de Lucerne diffusée la semaine dernière. La progression des paiements par smartphone est assez verticale en Suisse. Le nombre de transactions a triplé en un an. Sur Twint en particulier, l’application la plus répandue.
1 million 750.000 transactions sont effectuées chaque mois. Dont un million sur Twint. Ça impressionne, mais attention : ça ne représente de loin pas encore 1% du volume global des transactions. Cash compris.
Et la part des consommateurs utilisant leur smartphone pour payer représente près de 15%. Un chiffre qui a doublé en un an.
Le nombre d’utilisateurs à doublé et le nombre de transactions a triplé. Ça veut dire que les utilisateurs sortent leur smartphone de plus en plus souvent pour payer.
Certains utilisateurs seulement. Parce que l’enquête fait ressortir une anomalie à laquelle on ne s’attendait pas du tout : deux tiers des utilisateurs de Twint utilisent rarement à très rarement leur application. On peut en déduire qu’ils sont même assez nombreux à ne l’utiliser qu’une fois.
Alors là, ça veut dire qu’ils n’ont pas été vraiment convaincu par l’expérience.
Oui, ou qu’ils utilisent quand même le smartphone de temps en temps pour dépanner. Parce qu’ils ont oublié leur portefeuille par exemple. Mais il n’y a probablement pas que cela.
Cela fait penser à celles et ceux qui reviennent d’Afrique subsaharienne et qui racontent avoir d’abord cru que les Africains avait la manie d’envoyer des messages au moment de payer à la caisse des supermarchés. Et sans que ça ait l’air d’impatienter la file derrière eux.
En fait, les paiements par téléphone sont beaucoup plus fréquents en Afrique qu’en Europe. Pour une raison bien simple : les infrastructures de câblage sont rares et peu perfomantes sur le continent africain. D’où le succès considérable des paiements par téléphone cellulaire.
C’est donc l’avantage relatif par rapport aux autres moyens de paiement qui est décisif.
Exactement. Et les systèmes de paiement par carte sont devenus performants. Si vous payez par carte et sans contact, ça prendra peut-être moins de temps qu’avec un smartphone. Parce qu’il y a quand même quelques manipulations à faire sur le smartphone. Même le paiement avec contact et code pin peut être plus rapide. Voire en cash. Surtout si vous devez de toute façon sortir votre portefeuille pour brandir une carte de fidélité genre Cumulus ou SuperCard.
Tout cela fait d’ailleurs penser qu’il ne s’agit peut-être pas d’une lutte pour la vie entre trois systèmes rivaux. En Europe du Nord et même en Suisse, certains points de vente n’acceptent peut-être plus de cash. Mais il est bien possible que les trois moyens de paiement finissent globalement par se stabiliser et coexister. Grâce aux avantages de la diversité, tout simplement.