Cette semaine, les acteurs du monde de l’investissement se retrouvent au Palais des Nations à Genève pour le Forum mondial de l’investissement.
Le Forum mondial de l’investissement est organisé tous les deux ans par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, dont le rôle est de faciliter l’accès des pays en développement au commerce international pour qu’ils puissent tirer les avantages économiques de la mondialisation. Ce sont donc plus de 5000 participants issus de 160 pays qui envahissent le Palais des Nations cette semaine pour discuter de nouvelles initiatives pour investir dans le développement.
C’est un rassemblement de haut niveau qui s’inscrit dans un contexte où l’on s’inquiète de l’état des flux d’investissements dans le monde. Ces derniers sont effectivement à la baisse et cela pourrait avoir un impact sur la capacité des dirigeants à réaliser d’ici 2030 les Objectifs de développement durable, cet ambitieux programme adopté par la communauté internationale il y a trois ans pour sauver l’avenir de la planète et de ses habitants.
Les flux d’investissements à l’étranger sont à la baisse. Quelle est l’ampleur du problème ?
Pour la première moitié de cette année, à l’échelle mondiale, les investissements étrangers directs ont baissé de 41 pour cent. C’est la baisse la plus importante depuis 10 ans. Pour toute l’année 2017, ces mêmes investissements dans les pays développés et en transition n’avaient baissé que de 23 pour cent. Pour le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, cette tendance à la baisse constitue une préoccupation à long terme pour les décideurs politiques du monde entier, notamment pour ceux des pays en développement.
Ls Objectifs de développement durable visent à supprimer la pauvreté, à éliminer la faim, à améliorer l’accès à l’éducation, à lutter contre les changements climatiques… c’est effectivement un programme ambitieux. Quel est le niveau d’investissement nécessaire pour y arriver ?
D'après une étude de la CNUCED, le secteur privé devrait investir à hauteur de 3,900 milliards de dollars par an dans les pays en développement pour générer l'activité économique nécessaire pour réaliser les objectifs de développement durable. Les niveaux actuels montrent un écart d'investissement d'environ 2,500 milliards de dollars.
Et que va-t-il se passer au juste à ce Forum mondial de l’investissement ?
Le Forum, qui a commencé hier après-midi, sera caractérisé par une soixantaine de manifestations, dont trois sommets, cinq tables rondes ministérielles, des sessions animées par le secteur privé. Il y a évidemment beaucoup de discussions sur comment attirer et canaliser les investissements au profit du développement durable, mais on verra aussi des sessions sur les actions orientées vers les transformations durables et les modes de financement pour le développement, tels que l’utilisation de la technologie blockchain et le financement mixte. Ce sera donc un véritable lieu de rencontre pour l’investissement et les échanges, auquel participent de nombreux ministres, des parlementaires, des chefs d’entreprise, et 14 chef d’Etats ou de gouvernements, comme les présidents du Botswana et de la Namibie, mais aussi ceux du Bangladesh, de la Mongolie et du Monténégro. Le président de la Suisse Alain Berset s’est exprimé hier lors de la cérémonie d’ouverture dans l’immense salle des Assemblées du Palais des Nations – capacité de plus de 1000 personnes.
Du côté de l’ONU, la présidente de l’Assemblée générale, l’Equatorienne Maria Fernanda Espinosa, la quatrième femme seulement à détenir ce poste dans l’histoire de l’ONU, est aussi présente. Demain 24 octobre, jour anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, qui a été créée ce jour-là il y a déjà 73 ans, elle s’exprimera aussi lors d’une session sur le rôle des investissements dans la paix et la sécurité.