Alors il parait que créationnisme rime avec complotisme, ce sont des psychologues qui l'affirment ?
C’est effectivement une étude très sérieuse d’universitaires franco-suisses qui arrive à cette conclusion !
A en croire ces honorables chercheurs des Universités de Fribourg, Rennes et Paris, ceux qui ne croient pas que l’homme descend du singe, lequel descendrait lui-même d’un batracien, souffrent du même « biais cognitif » que ceux qui pensent que les événements politiques dépendent largement d’actions occultes qui échappent au public.
Des malades mentaux, donc, des deux côtés selon l’Université de Fribourg qui indique dans un communiqué que « les résultats de cette recherche peuvent avoir des implications importantes pour le développement de l’esprit critique et pourraient aider à mettre en place des politiques luttant contre les idées fausses et parfois dangereuses qui inondent actuellement les réseaux sociaux et internet » !
En clair, le souverain bien de Platon et l’acte pur d’Aristote, causes premières et efficientes des êtres, seraient non seulement des idées fausses, mais même des idées dangereuses dénotant un trouble mental qu’il faudrait traiter un peu comme l’on soignait le « syndrome paranoïaque » ou la « schizophrénie stagnante » en Union soviétique.
On rappellera au passage que la théorie de l’évolution de Darwin n’est tout simplement pas une théorie scientifique car elle n’est réfutable par aucune expérience. Or la réfutabilité d’un énoncé scientifique est précisément ce qui le distingue des théories pseudo-scientifiques pour reprendre la formule de Karl Popper qui traitait comme tels la psychanalyse freudienne et le marxisme prétendument scientifique.
Il faudra relire ce week-end, Philippe, la « Logique de la découverte scientifique » de Karl Popper !
Moi qui voulais lire « Fear : Trump in the White House » de Bob Woodward…
Eh bien on reste dans notre sujet puisque nos chercheurs ont voulu faire d’une pierre deux coups et mettre dans le même sac créationnistes et complotistes, ce qui rend tout de même la démarche quelque peu cocasse.
L’ennui au sujet du complotisme est qu’il ne faut plus beaucoup d’imagination de nos jours pour concevoir des thèses dites conspirationnistes.
A côté du livre de Bob Woodward qui cherche à démontrer que Donald Trump est une personne instable et dangereuse qui devrait faire l’objet d’une procédure de destitution pour inaptitude – là aussi on en est à invoquer la psychiatrie contre Trump, une tribune anonyme d’un haut fonctionnaire US vient d’être publiée dans le New-York Times sous le titre « Je fais partie de la résistance au sein de l’administration Trump ».
Selon ce courageux haut fonctionnaire anonyme, des « cellules dormantes se sont réveillées » et luttent de l’intérieur pour contenir le président des Etats-Unis et combattre « ses pire penchants ».
« Nous sommes pleinement conscients de ce qui se passe et nous essayons de faire ce qui est juste même lorsque Donald Trump ne le fait pas ».
Un processus de destitution serait trop complexe selon notre agent de l’ombre qui ajoute : « Nous ferons donc tout notre possible pour orienter l’administration dans la bonne direction jusqu’à ce que, d’une manière ou d’une autre, cela se termine ».
Ça fait très Etat profond tout cela !
Exactement : on a affaire ni plus ni moins qu’à une manifestation du Deep State américain, soit une des théories conspirationnistes les plus connues.
Même l’inénarrable BHL s’est fendu d’un tweet explicite dans lequel il déclare : « Si les dingues qui nous gouvernent sur les 2/3 de la planète n’ont pas tous renversé la table, si la clownerie politique mondiale s’en tient pour le moment au « retenez-moi ou je fais un malheur », c’est à la grâce de « l’Etat profond » que nous le devons ».
De la part de l’inventeur du fameux « faire la guerre sans l’aimer », la remarque ne manque pas de sel.
Cela dit, grâce à BHL et au New York Times, les thèses conspirationnistes ont un bel avenir devant elle !