Il devait être interpellé le jour-même, dans le cadre d’une enquête pour tentative d’assassinat…
Le dénommé Cherif Chekatt, 29 ans, suspect identifié de l’attentat qui a ensanglanté Strasbourg avant-hier, était « défavorablement » connu des services de police pour avoir déjà fait l'objet de 27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse.
Fiché S depuis 2016 par la DGSI, il était suivi par les services de renseignement en raison de son « prosélytisme » et de sa « radicalisation » en prison, comme l’ont révélé les médias immédiatement après l’attentat.
Cherif Chekatt aura ainsi échappé aux gendarmes qui ont perquisitionné son domicile où des grenades ont été retrouvées le matin des faits, pour déjouer ensuite le plan Vigipirate et le dispositif « Sentinelle » sécurisant le marché de Noël de Strasbourg, où il a pu pénétrer armé et tirer sur la foule, faisant, selon les informations disponibles à ce jour, pas moins de 3 morts et une douzaine de blessés, avant de s’enfuir en taxi.
« Je ne sais pas comment il a pu entrer dans cette zone où tout le monde est fouillé par les policiers » a déclaré le maire de Strasbourg.
Christophe Castaner a immédiatement annoncé le renforcement du plan Vigipirate sur tout le territoire français. « Le gouvernement passe en état d’« urgence attentat » avec la mise en place de contrôles renforcés pour éviter les risques de mimétisme. Le dispositif Sentinelle est mobilisé sur l’ensemble du territoire français », a déclaré le ministre de l’intérieur lors d’un point presse pendant la nuit.
On est chaque fois plus proche de l’état d’urgence dont vous nous parliez la semaine dernière….
Et à ce stade, un double constat s’impose.
Le premier est que le gouvernement français semble autrement efficace dans sa répression de l’insurrection populaire des Gilets jaunes que dans sa lutte contre le terrorisme.
Comme l’a révélé le Canard enchaîné, il y avait samedi dernier à Paris pour protéger l’Elysée, 500 gardes républicains du 1er régiment d’infanterie – l’armée donc, une centaine de policiers et gendarmes du GSPR, le Groupe de sécurité de la présidence de la République, des lances à eau et des drones. Un hélicoptère était même prêt pour exfiltrer Emmanuel Macron si besoin ! « Ne manquait que l’huile bouillante et les archers » ironise le Canard…
Les 89'000 CRS mobilisés dans toute la France, dont 8'000 à Paris, ont cette fois chargé sur les manifestants, faisant un usage intensif de grenades et de flashball tirés à hauteur de tête. On ne compte plus les blessés graves, dont des Gilets jaunes éborgnés ou qui ont eu des mains arrachées… et il est difficile de croire que les CRS aient visé les manifestants à la tête sans instructions expresses.
Pire encore, pour la première fois dans l’histoire de la République, il y avait des blindés dans Paris, et, selon l’hebdomadaire Marianne, certains de ces blindés étaient secrètement équipés d’une réserve de liquide incapacitant, « un dispositif radical capable de mettre les gens à terre, même avec des masques ». Une arme chimique donc, qui ne devait servir qu'en dernier recours, sur instruction de « l’autorité politique »… « C’est dire si le pouvoir a eu peur », conclut Marianne.
Il est à peine nécessaire après cela de parler des 2'000 interpellations « préventives », dont 1'700 gardes à vue, largement arbitraires, qui ont visé les Gilets jaunes…
Mais il y avait aussi des casseurs samedi à Paris…
Des casseurs qui s’en sont pris aux magasins de la capitale et qui les ont dévalisés sans faire curieusement l’objet d’aucune charge de CRS !
Personne n’ignore que ces casseurs viennent des banlieues « pour se venger » à Paris comme ils l’ont dit ouvertement sur des vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux.
Et c’est là le second constat qu’il faut faire à ce jour : les casseurs des banlieues comme les djihadistes servent à tout le moins objectivement un régime qui ne sait plus trouver son salut que dans la répression sauvage.