Le Canton de Vaud a nommé le nouveau directeur de la Caisse cantonale vaudoise de compensation AVS (CCVD). Actuel chef du département Installation de sécurité et conduite des trains aux CFF, Daniel Leuba remplace le directeur ad intérim Dominique Rast, qui avait assuré la transition après le licenciement en septembre 2021 de l'ancienne directrice à la suite de soupçons de graves irrégularités dans les frais d'administration.
Le nouveau directeur prendra ses fonctions le 1er avril 2023, a indiqué vendredi le Conseil d'Etat dans un communiqué. Ce dernier se dit "convaincu qu'il saura gérer la CCVD, une des plus importantes caisses de compensation du pays, et relever les défis auxquels elle est confrontée, en accord avec les autorités".
Agé de 54 ans, M. Leuba a débuté sa carrière professionnelle aux CFF et a exercé la majorité de son activité professionnelle dans le secteur des transports. Reconnu pour ses compétences, il a occupé à plusieurs reprises des fonctions de direction sensibles, tant sur le plan stratégique que managérial (LEB, Léman Express, CFF), écrit le gouvernement.
Tout au long de sa carrière, il a géré de multiples enjeux sur le plan national et international. Fort de grandes compétences managériales, colonel à l'armée et syndic de Montilliez, M. Leuba dispose d'une importante expérience de collaboration au sein d'institutions publiques, notent encore les autorités vaudoises.
Ministre "profondément heurtée et choquée"
A la suite de la tourmente annoncée il y a plus d'une année, le Conseil d'Etat relève que la direction intérimaire a "réussi à stabiliser la situation de la Caisse grâce à un important travail et un engagement sans faille auprès de ses collaboratrices et de ses collaborateurs, des entreprises affiliées et des bénéficiaires".
En septembre 2021, la CCVD avait été soupçonnée de graves irrégularités dans ses frais d'administration. Le Ministère public a été saisi, le conseil d'administration ayant formellement déposé une plainte. La directrice a été licenciée et les cinq autres membres de la direction suspendus.
La ministre de la santé et de l'action sociale Rebecca Ruiz s'était dite alors "profondément heurtée et choquée par la gravité des faits" concernant des "remboursements de frais scandaleux". Elle avait toutefois d'emblée voulu rassurer la population: "aucune perte, dommage, ni préjudice n'est à constater pour les employeurs, les personnes affiliées et les bénéficiaires de rentes ou d'allocations".
Plusieurs centaines de milliers de francs
Les premières analyses du Contrôle cantonal des finances (CCF) ont fait état de "soupçons d'irrégularités à caractère pénal, s'apparentant potentiellement à une gestion déloyale, basée sur un système réellement organisé, complexe, cloisonné et opaque".
Les dysfonctionnements relevés concernent "sur plusieurs années" des "dépenses excessives de la direction", notamment en termes d'aménagements de locaux et de frais professionnels annexes, soit des notes de frais de déplacements, d'hôtels et de restaurants, expliquait alors le Canton. Les montants se comptent potentiellement en plusieurs centaines de milliers de francs.
Interrogé par Keystone-ATS, une porte-parole des services de Mme Ruiz a indiqué que l'affaire était "toujours sous enquête" auprès du Ministère public. Et d'ajouter aussi: "Plus aucun membre de l'ancienne direction n'est suspendu. Certains ont été licenciés après analyse des faits, d'autres ont été affectés à des nouvelles fonctions sans responsabilité directoriale".
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats