Ecoles, stages, apprentissages, perfectionnements : c’est en juin et juillet que se prennent souvent les décisions personnelles de formation. Que sait-on des attentes actuelles sur le marché de l’emploi ?
Eh bien ce sont les profils techniques qui sont les plus demandés dans les entreprises si l’on se réfère aux offres d’emploi publiées ces derniers mois. Sans compter le secteur public je précise. Ça veut dire aussi que ces profils font l’objet d’attention particulière dans les entreprises. Ils sont sous pression et doivent toujours être à la hauteur.
Ce n’est pas vraiment nouveau.
Non effectivement, mais cette tendance semble s’accentuer. Aux dernières nouvelles, c’est dans le secteur de la construction que la demande de spécialistes est la plus soutenue. Les annonces avaient augmenté de plus de 20% l’an dernier. Ce serait dû principalement à des travaux d’infrastructures. Cette progression est probablement en train de se stabiliser cette année. Il est trop tôt pour se faire une idée.
Et quelles sont plus précisément les spécialités recherchées ?
Dans l’ensemble des domaines, pas seulement la construction, ce sont clairement les analystes de données. La révolution numérique produit des tonnes de données quantitatives et qualitatives. Elles peuvent et doivent être analysées. Les techniques et instruments d’analyse se sont beaucoup développés. Les entreprises veulent être à jour par rapport cela. Et être capables d’en faire quelque chose de créatif. L’autre profil très recherché, ce sont les développeurs d’application. C’est souvent lié à l’analyse de données d’ailleurs. Encore une fois dans pratiquement tous les domaines de l’industrie et des services.
Il y a aussi d’autres métiers de ce genre très en vogue actuellement.
Oui, et je ne vous étonnerai pas en les énumérant : les managers de l’innovation, les spécialistes de l’intelligence artificielle, ou de la blockchain, ou encore les roboticiens. Ingénieurs en robotique en d’autres termes.
On voit aussi beaucoup d’annonces pour les métiers commerciaux.
Oui, toujours, parce que la vente est évidemment cruciale dans les entreprises. Elles recherchent toujours de bons commerciaux. De très bons commerciaux. Elles en forment aussi. Mais on sait qu’une bonne formation, et même l’expérience suffisent rarement à faire un commercial canon. Il y a un
moment où ça relève davantage du pur talent. Tout est en général mesurable dans cette activité. C’est un état d’esprit en fait. Il faut aimer la compétition. Et se sentir mal lorsque l’on ne gagne pas.
On a l’impression que les annonces pour les emplois dans les services et le social ont un peu baissé.
Oui, proportionnellement en tout cas, et ça demanderait quand même à être vérifié. Ce serait dû probablement à l’évolution démographique. La population a beaucoup augmenté en Suisse à partir de 2007. Ça progresse encore actuellement, mais de manière nettement moins prononcée. Le vieillissement de la population soutien néanmoins l’emploi dans le médico-social. Et il y en a encore pour pas mal d’années…