Fermeture des restaurants, des centres sportifs, des lieux culturels et de loisirs dès mardi et appel à la population à rester à la maison: le Conseil fédéral à nouveau durci les mesures vendredi pour lutter contre le coronavirus.
Les restaurants de certains cantons romands obtiennent cependant un sursis. La situation épidémiologique de leur canton leur permet de garder leurs portes ouvertes. Mais probablement plus pour très longtemps. "La limite va probablement être dépassée dans les prochains jours dans ces régions", a prédit le ministre de la santé Alain Berset. En attendant, le Valais, Fribourg, Genève et Vaud ont annoncé vendredi maintenir leurs établissements ouverts
Un assouplissement, comme l'ouverture des restaurants ou des centres sportifs, ne peut être décidé que si le taux de reproduction du coronavirus se situe en dessous de 1 et si l'incidence sur une semaine en dessous de la moyenne nationale. Les cantons romands flirtent tous avec ce chiffre. Le canton du Jura l'a déjà dépassé (1,31) et fermera ses établissements mardi.
Les capacités des magasins seront elles limitées, a également décidé le Conseil fédéral. Le nombre de clients autorisés dépendra de la surface du commerce. Les restrictions horaires restent de mise.
Adieu expos et films
Musées, cinémas, bibliothèques, casinos, jardins botaniques, zoos et tous les autres centres culturels, sportifs ou de loisirs seront aussi fermés. Les activités sportives et culturelles pour les moins de 16 ans ou en petit groupe de maximum 5 personnes pourront se poursuivre en extérieur.
Les domaines skiables pourront rester ouverts. Le Conseil fédéral n'a pas pris de mesures supplémentaires. Toute autorisation devra être retirée si ces conditions ne sont pas réunies. Certains cantons, comme Lucerne, Schwyz et Zoug, ont déjà décidé de fermer les domaines skiables.
"Nous ne sommes pas là où nous le voulons", a reconnu Alain Berset. Le taux de reproduction du coronavirus était de 1,06 le 8 décembre. Il doit redescendre à 0,8.
La situation n'est pas tenable à long terme pour le personnel soignant dans les hôpitaux et les centres de soins, a poursuivi le M. Berset. Trois quarts des lits des unités de soins intensifs sont occupés. Fribourg, Nidwald et Glaris sont saturés. L'Argovie, Schwyz, Soleure et Schaffhouse sont proches de l'être.
4500 cas
La Suisse comptait vendredi 4478 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). 120 décès supplémentaires sont à déplorer et 184 malades ont été hospitalisés. Le pays compte ainsi 664,59 nouvelles infections pour 100'000 habitants.
Le Conseil fédéral appelle encore la population à rester à la maison. Les Suisses doivent réduire leurs contacts et renoncer aux voyages et excursions non essentiels.
Avec cette batterie de mesures limitées au 22 janvier 2021, le gouvernement entend réduire drastiquement le nombre de cas de coronavirus. Si la situation devait continuer à se détériorer, le Conseil fédéral entend prendre de nouvelles mesures rapidement. Il procèdera à une évaluation intermédiaire le 30 décembre et tirera un bilan début janvier.
Par ailleurs, la procédure sommaire pour l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT) a été prolongée jusqu'au 31 mars, a décidé le Conseil fédéral. Ces modifications de l’ordonnance COVID-19 assurance-chômage entrent en vigueur le 1er janvier 2021.
PLR et Verts critiques
Le PS, le PDC et les Vert'libéraux se félicitent du renforcement des mesures annoncé. Les Verts estiment que les nouvelles restrictions ne vont pas assez loin et "ne tiennent pas suffisamment compte de la gravité de la situation", écrit le parti dans un communiqué.
Le PLR est aussi critique, demandant davantage de clarté et une stratégie claire en ce qui concerne les semaines à venir, précisément s’agissant de la sortie de crise. Quant à l'UDC, il juge positif que des dérogations soient possibles pour les cantons présentant une situation épidémiologique favorable. Il se montre cependant critique envers les décisions de fermeture des restaurants et des infrastructures de loisir.
Economiesuisse et l'Union patronale suisse (UPS) considèrent que les mesures sont appropriées et proportionnées, tandis que l’Union suisse des arts et métiers (usam) regrette la fermeture des restaurants.
De son côté, l'Union syndicale suisse ne remet pas en cause la stratégie du gouvernement, mais on demande un meilleur soutien financier. Travail.Suisse aurait donc préféré que le Conseil fédéral suive les recommandations plus strictes de la Task Force Covid-19 de l'Office fédéral de la santé publique.